Insectes des «raglosses» et des bois morts

Un insecte des talus devenu rare : le Méloé

Ce Coléoptère noir bleuté erre parfois sur les talus, parmi les herbes ou en bordure des routes et des chemins. Il ne vole pas, ses élytres atrophiés laissent son abdomen à découvert. Les femelles, toujours plus grosses que les mâles, ont un abdomen énorme, distendu par les œufs, qui traîne à terre, leur donnant une allure lourde et maladroite.

Les Anciens , qui pensaient que ces insectes provoquaient une enflure mortelle chez les bovidés qui en avaient absorbé, les appelaient «enfle-bœufs». En fait, cette dénomination reposait sur une observation bien réelle. Les Méloés contiennent une substance vésicante, la cantharidine qui provoque des irritations lorsqu'elle est appliquée sur la peau. Lorsqu'on le saisit, le Méloé exsude par ses articulations un mélange de substances urticantes jaunâtres à odeur désagréable. Ces substances ont une action nocive sur le système rénal comme en témoignent les accidents graves survenus anciennement chez les personnes ayant consommé des Méloés dans un but aphrodisiaque. Cet Insecte possède un mode de développement extrêmement original :Les femelles pondent sur le sol au mois de mai ;il en sort de petites larves très mobiles appelées « triongulins» en rapport avec les 3 ongles en forme de griffes qu'ils ont à l'extrémité des pattes. Ces petites larves grimpent sur les fleurs où elles attendent l'arrivée d'une abeille ou d'un bourdon y venant butiner. Lorsque l'abeille se pose sur la fleur, le triongulin s'accroche à ses poils et se laisse transporter jusqu'à la ruche. L'abeille le dépose dans une «cellule» où se trouve un œuf d'abeille et du miel. Après s'être bien nourri des provisions que lui apportaient les abeilles, le triongulin devient une grosse larve bien dodue qui passe l'hiver dans la ruche, se transforme en adulte et en sort au printemps. Mâles et femelles se rencontrent et tout recommence.

 Les petites animaux des mares et des fossés